Portrait d’Eva Bohnenstengel, championne de France 1 500m Handisport 2023 Indoor, sacrée à Metz le samedi 18 février dernier, lors des championnats de France Handisport.
Pour Handisport Béziers, ce mercredi 1er mars 2023.
Eva, pourriez-vous vous présenter ?
« Je m’appelle Eva Bohlnenstengel, j’ai 19 ans et je suis actuellement en 3ème année de Bachelor en école de commerce, à l’EDHEC, à Lille et je souhaite par la suite poursuivre mes études en sciences politiques et en relations internationales. Porteuse d’une hémiparésie des membres supérieurs et inférieurs gauches depuis la naissance, je suis classifiée en T37.
Sur le plan sportif, j’ai débuté l’athlétisme il y a 4 ans maintenant au Club d’Athlétisme de Pézenas. Etant plus à l’aise sur des épreuves de demi-fond, je me suis engagée dès ma première saison sur les épreuves de Cross et de 1500m, c’était une évidence. C’est alors, que j’ai commencé les compétitions handisports nationales et internationales aux couleurs du Handisport Béziers en me spécialisant sur les épreuves du 400m et du 200m. »
Comment êtes vous arrivée à ce titre de championne de France ?
« Je dirais tout d’abord ma passion pour la course, les émotions et les sensations que les nombreuses rencontres nous permettent, en tant qu’athlète, de vivre.
D’un point de vue plus technique, c’est à force d’entrainements et de séances de kinés quotidiennes, de discipline, d’exigence et de motivation, qu’avec mon coach nous avons progressivement fixé des objectifs de performance de plus en plus élevés au fil des compétitions. Mes participations aux championnats de France et aux meetings internationaux m’ont permis d’évoluer et de grandir à travers la pratique de l’athlétisme.
Être athlète handisport de haut niveau, c’est aussi parfois des temps de remise en question et de doutes. Tout athlète doit prendre soin de son corps et être à son écoute. Nous, athlètes handisports devons davantage être vigilants quant à notre santé et nos limites physiques, ce qui peut parfois contraindre la pratique du sport.
A mes yeux, l’important est de faire preuve de résilience afin de ne pas perdre de vue les objectifs fixés pour ainsi remporter ce titre de championne de France.
C’est grâce à mon club, mon coach, les athlètes, l’accompagnement de mes kinés et des médecins qui me suivent et qui me soutiennent au quotidien que j’ai réussi à décrocher cette médaille d’or. »
Quel temps consacrez-vous à la pratique hebdomadaire ?
« Une semaine d’entrainement type est composée de à 4 à 5 séances de travail spécifique sur piste, de 2 séances de kinés et 3 à 4 séances de préparation physique. Chaque session d’entrainement dure 2h environ. »
Qu’est ce qui est le plus difficile pour vous ?
« Au quotidien, concilier mes études qui me demandent beaucoup de temps et de travail personnel avec les entrainements s’avèrent parfois compliqué. Tout est une question d’organisation et de rigueur. Avec un emploi du temps très chargé, je dois parfois me lever très tôt en semaine ou me coucher très tard pour répondre aux exigences et aux contraintes de ma vie professionnelle, personnelle et sportive. »
Qu’est ce qui vous fait vibrer ?
« Je vais surement me répéter mais c’est la passion du sport, les émotions, la compétition et surtout le dépassement de soi que ce soit à l’entrainement ou en compétition qui me font vibrer. Le sport de haut niveau, c’est avant tout apprendre à se connaitre et à se faire confiance. En handisport, la compétition et la rencontre des athlètes est un moment extraordinaire. Sur la piste chacun appréhende à sa façon son handicap tout en donnant le meilleur de lui-même. Le handisport va au-delà de la pratique du sport, ce milieu met en lumière et transmet des valeurs fortes et symboliques défendues par chacun des athlètes.
Ce titre est pour moi la consécration de plusieurs longues et rudes années d’entrainements avec des hauts et des bas certes, mais c’est avant tout le résultat d’un merveilleux travail d’équipe. Je suis très bien entourée et accompagnée par mon équipe et par mes proches, ce qui est pour moi la clé de la réussite.
Je suis très fière et honorée de partager cette victoire avec eux. Le travail est cependant loin d’être fini. De retour à l’entrainement j’ai de nouveaux objectifs pour la saison estivale à venir, qui je l’espère, s’annonce aussi prometteuse et concluante. »
Comment appréhendez-vous les Jeux Paralympiques 2024 ?
« Les quelques soucis de santé liés à ma pathologie ces derniers mois m’ont contraint de revoir mes objectifs pour les prochains JOP à Paris. Ayant repris les entrainements depuis deux mois seulement, je ne peux me prononcer sur le sujet. Je me concentre pour le moment sur les prochaines dates à venir. Je garde bien évidemment en tête mes objectifs de qualification pour ces Jeux. Les entrainements et ma progression des semaines à venir me serviront de repère et me permettront de me projeter davantage. »
Quelles sont les épreuves que vous préparez ?
« 200m et 400m ».
Je tiens tout particulièrement à remercier Michel Douard, le président du Club Handisport Béziers, sans qui, je n’aurais participé à ces championnats de France.
Fin du portrait.